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La Sauce L'intelligence artificielle va-t-elle voler nos jobs?

Barbara
May 13, 2024
18 min.

La Sauce nous plonge au cœur de l'intelligence artificielle et son impact transformateur dans les domaines des communications et du marketing. Dans cet épisode, nous explorons trois thèmes majeurs avec des professionnels du milieu:

  • Comment l'IA redéfinit les normes et les attentes du secteur.
  • Les défis en termes d'authenticité et de gestion du changement et les opportunités que l'IA crée pour une productivité accrue et une innovation continue.
  • L'équilibre entre les compétences humaines et les capacités technologiques de l'IA.

Transcription de l'épisode

Julie: Super contente de vous rencontrer aujourd'hui. En fait, cette année à La Sauce, on a décidé de parler d'intelligence artificielle, mais dans le domaine des communications et du marketing. Puis, comme récemment, on a annoncé qu'on collaborait avec CASACOM, on s'est dit que Marie-Josée était probablement la meilleure invitée pour commencer le bal autour de cette discussion là.

Donc, Marie-Josée, s'il y a des gens qui te voient pour la première fois, j'aimerais ça que tu nous en dises un petit peu plus sur ton entreprise, que tu nous présentes CASACOM.

Marie-Josée: Oui, CASACOM, c'est une firme de communications, relations publiques intégrées. T’sais le logo de CASACOM, c'est un toit, tous les services sous le même toit depuis le début.

C'est la vision que j'ai eue quand j'ai fondé CASACOM il y a 22 ans. Et c'est ce que c'est devenu. Mais tu sais ça, ça grandit tout le temps. Fait que tu sais tout ce qui est ESG également rentre là-dedans. Donc tout ce qui est développement durable rentre là-dedans. On a un studio de création, de production créatif.

On a aussi toute l'équipe de gestion de crise, de communication corporative, communication interne, etc. Puis l'intelligence artificielle, pour nous, c'est dans la grande famille de la gestion du changement dans les organisations. Donc on a sauté là-dedans. Pour nos clients du moins. Évidemment, pour nous aussi, mais comme service également.

J: Formidable. J'ai cru comprendre qu'il y avait eu un petit coup de foudre d'entrepreneurs entre vous deux? Fait que j'aimerais ça Éric que tu nous parles un peu de la rencontre avec Marie-Josée. Puis ce qui a probablement fait émerger cette collaboration-là maintenant.

Éric: Marie-Josée puis moi, on fait partie du même groupement d'entrepreneurs. EO, Entrepreneurs Organization. Et puis moi, quand on a commencé à vraiment mieux se côtoyer, j'étais impressionné à quel point tu maîtrisais qui t'étais en tant qu'entrepreneure. Puis je t'entendais parler de ta business et je trouvais donc ça avait l'air d'un petit diamant bien poli, qui avait été fine tuné. Alors que moi j'avais l'impression que je fonçais dans le tas à tout bout de champ, puis que c'était un petit peu plus chaotique mon affaire. Fait que très tôt je pense, dans notre rencontre, je me suis dit moi, j'aimerais ça, être un petit peu plus comme Marie-Josée, un athlète de ma vie professionnelle fait que j'ai beaucoup de choses que je fais, que j'essaie d'émuler Marie-Josée. Fait que de dire qu'aujourd'hui notre entreprise et la tienne on collabore ensemble. C'est vraiment, c’est un moment vraiment important.

M-J: Puis, je peux-tu rajouter? Toute la curiosité intellectuelle, la créativité d'Éric. Tu sais, il n'y a pas de limites. Il est capable de partir dans un sens, aller dans l'autre et de pas s'en faire avec ça. Ça, c'est de belles qualités que moi j'ai pas. Tu sais, puis que j'absorbe de mon côté, c'est gagnant gagnant.

J: Fait que tout à l'heure, tu me disais que CASACOM était en affaires depuis à peu près une vingtaine d'années. T’en as vu des changements se passer dans le domaine des communications-marketing. L’IA en est un très grand et j'ai le goût de t’entendre parler justement sur ces changements-là que t'as vécus dans ta carrière, dans la vie de CASACOM aussi. Puis l’IA comment ça s'inscrit là-dedans? C'est quoi la différence avec cette arrivée-là?

M-J: L’IA, c'est énorme. Ça me fait penser beaucoup à l'arrivée d'Internet. J'étais moi à ce moment-là au bureau du premier ministre. On est en 1994, puis il y a un gars qui s'appelait, son nom de famille, c'était Pigeon. C'était un gars de Québec qui était venu dans mon bureau et m'avait fait découvrir la Maison Blanche à travers un écran, tu sais. Puis une adresse URL, c’est fou là. Puis, je sais même pas si ça s'appelait URL à l’époque. Mais tu comprends ce que je veux dire. C'était le World Wide Web et c'était fantastique. Ça, ça a été une révolution. Je pense que la révolution des médias sociaux a été majeure, majeure, majeure. Quand on y pense, ça a amené beaucoup de transparence. On peut plus fonctionner comme on fonctionnait. Et là, les entreprises ont dû changer carrément.

Et là il y a l’IA. Là, je sais pas ce qui va arriver avec l’IA, mais on prédit que ça va prendre le dessus sur les êtres humains dans les prochaines années. C'est ce que certains grands grands intellectuels, grands scientifiques prétendent. Donc on se comprend, on est dans une hyper évolution. Donc moi je pense que en ordre, IA, internet, médias sociaux. C’est gros.

E: Peux-tu qualifier qu'est ce que t’as dit prendre le dessus, qu’est ce que tu veux dire?

M-J: De vraiment devenir plus intelligent que l'être humain et prendre le contrôle. On parle de il y a un auteur, je ne sais plus son nom, excuse moi, celui qui a écrit le livre Singularity. OK, lui c'est 2042. Et les premières manifestations de ça, c'est 2026. C'est un homme d'une grande autorité intellectuelle, bien bien reconnu qui prétend ça et beaucoup de monde qui y croit.

J: Puis, quand on s'était parlé avant l'entrevue, tu m'avais dit tu sais, les réseaux sociaux, ç'a été vraiment comme une prise de pouvoir dans la société de pas mal tout le monde. Il y a une grande majorité des individus qui a pu prendre parole sur des scènes où est-ce que avant, il n'y avait pas vraiment cet accès-là. L’IA, est-ce que tu vois ça comme ça? Parce que toi, chez CASACOM, vous accompagnez plein d'entreprises, des PME, mais aussi des employés de ces entreprises-là. Est-ce que tu sens que ça donne la même prise de pouvoir aux employés, puis aux travailleurs.

M-J: Non, c'est pas la même chose. Je pense que ça va augmenter la productivité de l'employé. C'est pas la même nature de changement, ça augmente la productivité, ça va dégager du temps pour créer des choses nouvelles. Et sérieusement, on le sait pas, on va le voir mais on va avancer je dirais trimestre par trimestre, peut être mois par mois tellement ça va vite. Je ne peux pas m'imaginer où est ce qu'on va être à Noël 2024. Donc c'est plus de cette nature-là que je vois. Oui, il va y avoir une révolution dans le travail, mais c'est comme une révolution plus verticale, moins horizontale, en tout cas.

J: Je comprends. Puis je pense que vous avez eu beaucoup, beaucoup de discussions sur l'intelligence artificielle dans les derniers mois. Puis, malgré tout ça, malgré que tu te dis OK dans quelques mois, je sais pas exactement où est ce qu'on va être, ça va être quoi le portrait, mais les deux, vous faites quand même un virage un peu ou en tout cas une très forte introduction à l'IA dans vos entreprises. Puis qu'est-ce qui fait que même si on ne peut pas voir très loin, on décide de sauter là-dedans?

E: Je pense que ce qui est vraiment intéressant, tu sais, nous autres, on a toujours conçu des plateformes, du software, puis on a toujours été très orientés, très human-centric. Puis un logiciel ou un outil, normalement, on utilise un outil, mais l'intelligence artificielle, on interagit avec. Puis, il y a quelque chose fondamentalement qui change là-dedans par rapport à comment on conçoit cette solution là.

Quand, dans le fond, le but c'est pas d'utiliser quelque chose en appuyant sur les bons boutons, mais on interagit avec. Puis cette affaire là, la possibilité de mieux apprendre sur nous en plus que nous, on apprend sur eux. Tout d’un coup, y a comme, ça va dans les deux sens, ça change tout sur les principes fondamentaux qu’on utilise dans notre tête pour dire comment on design cette affaire-là, qu'est-ce qu'on s'attend de cet outil là par rapport à la valeur qu'il peut nous donner et comment on le fait évoluer?

Tu parlais de l'apparition d'Internet, puis peut-être c’est un petit peu plus de base pour moi. Mais en 2007, je travaillais chez Electronic Arts. Puis les iPhones sont sortis, puis il fallait faire des jeux où ce qu’on avait plus des boutons, on interagissait avec un écran. Puis il y a plein de choses qu'on ne savait pas quoi faire. Aujourd'hui, on se pose pas de question comment faire un pinch in pour, pour zoomer.

Mais cette mécanique-là a été inventée dans ces années-là. Puis j'ai l'impression qu'on est dans l'équivalent. On apprend comment on va interagir avec cette patente-là. J'ai choisi d'être un techno optimiste. Probablement que c’est une phrase que j'ai volée de toi là, mais de dire genre Create the future you want to see, puis à quelque part on peut, on n'a pas juste à être oisifs et passifs.

Devant cette révolution-là, on peut embarquer dedans puis décider par où ça s'en va. Moi je pense que tu mets le doigt sur ce qui est fondamentalement la motivation d'embarquer dans le IA. C'est de join it, c'est quoi l'expression? If you can’t beat them, join them.

M-J: Absolument. Puis chez CASACOM, nous autres, on réfléchit à l’IA aussi en lien toujours avec notre raison d'être d'entreprise qui est l'élévation, mais aussi notre vision. Notre vision, c'est de devenir l'entreprise de relations publiques au Canada la plus emballante, la plus innovante, la plus excitante donc ça va passer par la technologie, ça va passer par l'IA.

Et donc puis l'autre chose, c'est comme on conseille nos clients, on n'a pas besoin d'être le early early adopter, le premier adopteur, mais certainement le deuxième, le troisième. Parce qu'il faut être pertinent pour nos clients qu'on conseille. Donc on s'intéresse toujours, on veut toujours être en avance, en avant de la parade.

J: Puis dans ton équipe, justement parce que c'est un changement qui est arrivé. Tu as une équipe stable, t'as des gens qui sont avec toi depuis longtemps chez CASACOM, comment ça a été reçu? Est-ce que c'est des gens qui ont tous à peu près cette petite flamme-là à l'intérieur d'eux puis ils avaient déjà joué avec plein d'outils d’IA, puis ils amenaient aussi des idées. Est-ce que c'était une forme d'excitation ou aussi quelques craintes. Comment ça a été ressenti dans ton équipe?

M-J: J’ai senti de l'excitation, mais du scepticisme peut être, au début. Ça va tu vraiment designer aussi bien que toi ou tu sais le langage, etc. Je pense qu'il faut comprendre ce à quoi ça sert. Tu sais là où ça performe le plus, puis l'utiliser pour ce que c'est, pour ce que c’est et non pas lui prétendre des fonctionnalités qu'il n’a pas, qu‘il n’a pas ou ce qu'il n'est pas encore.

E: Pour avoir interagit avec l'équipe de CASACOM, moi j'ai senti beaucoup de curiosité. Je trouve que c'est la meilleure attitude à avoir par rapport à ça. Tu sais, parce qu'il y a beaucoup de monde. C'est comme quand on passait en entrevue des copywriters. Le nombre de copywriters qu'on a vu qui étaient comme non, non, non. Puis ils voyaient ça comme vulgaire. On touche pas à ça. Tu sais qu'il y a énormément de résistance, mais c'est vrai que c'est pas évident parce que tu te ramasses devant mettons Word là où une nouvelle version de Word. Ben c'est encore des boutons. Tu cliques dessus. Que ChatGPT ça a l’air de rien, mais c'est tellement simple que ça en est intimidant. Qu'est-ce que je peux faire avec ça? Est-ce qu'il peut répondre à toutes mes questions? Est-ce que c'est une machine à écrire des courriels? C'est quoi, cette patente-là? Ça demande énormément de curiosité intellectuelle pour juste te mettre à jouer avec, puis voir, puis ça, vous l'avez ça.

J: Puis, est-ce que tu sens même que ça va orienter vos efforts de recrutement? Est-ce que maintenant ça fait partie? Parce que nous on a embauché des gens dans l'équipe comms marketing. Puis ben maintenant, je veux dire dans l'entrevue, on valide si la personne a cette curiosité là. Et est-ce qu'elle est excitée? Est-ce qu'elle est enthousiaste à l'idée d'utiliser ces outils?

M-J: Je sais pas si je peux parler de ça sur un média aussi grand public, mais ça fait partie de nos entrevues.

J: Puis bien justement, tu sais, dans ces conversations là et du côté que tu viens de mentionner, qui est un peu le côté puriste, tu sais qu'on va avoir en communication des fois, te parler de gestion de crise tantôt c'est des contextes ou est-ce qu'on veut être très authentique. Puis je sais que c'est vraiment un grand différenciateur chez vous, c'est tout ce que vous produisez comme contenu. C'est toujours collé à être très, très authentique. Comment on fait pour préserver l’authenticité alors qu'on utilise ces outils là? Est-ce que vous avez commencé à discuter de ça? Et puis même tu m'avais parlé de petits reminders, des petites phrases que vous avez des fois que je trouvais super intéressant.

M-J: Oui, bien, on a une citation dans notre bureau quand on rentre de Dany Laferrière qui dit “Si tu veux être original, écris au plus proche de toi”. OK. Et ça, c'est ta colonne vertébrale de messages ou de raison d'être. Tu sais, c'est vraiment ta personnalité, ça. Faut vraiment comprendre puis l'intégrer pour pouvoir écrire. Mais je veux dire il y a des outils qui existent. Là tu peux, tu peux le prompter comme il faut, puis l'informer comme il faut, qui va te fournir quelque chose d'assez bien. Mais tu sais, on vient de développer notre nouveau slogan pour notre nouveau site web. Et tout ça, on l'a trouvé nous-même. Oui, on est allé chercher de l'inspiration. Oui, c'est utile, mais on n’est pas rendu là. Puis je pense que c'est important de vraiment s'assurer que ça soit sa propre voix ou la voix du client qu'on entend. Pour ça, il faut l'avoir développé. C'est une question d'expérience, c'est une question d'expertise. Puis c'est une question de concentration, d'attention, d'intention. Puis ça, c'est humain.

E: Il y a quelque chose d'un peu inquiétant quand même. Le nombre de TikTok que je vois qui parlent d'outils que tu peux utiliser pour dire quelque chose qui browse internet, qui trouve un sujet qui l'amène à un autre AI et qui rédige l'article puis qui le poste lui même sur LinkedIn. Tu sais, alors j'ai l'impression que mon feeling, c'est qu'on est à la veille d'entrer dans une pollution de contenu incroyable.

Une des raisons honnêtement pour laquelle on veut faire du contenu comme ça, c'est qu'on se dit OK, on est du monde, on se parle à la caméra. On est là pour vrai, c’est pas du AI ça. C'est peut-être une opportunité, plus tu es authentique, plus tu vas te rendre compte que tu sors du lot. J'ai vu l'autre jour sur le bord de l'autoroute une pancarte, puis c'était évident que c'était Midjourney.

Tu le vois là, on le détecte là. Peut être qu'un jour ça va être tellement hot qu'on le verra plus. Mais effectivement, je pense qu'il n'y a rien de pire que tu peux faire à l'image de ta marque que évidemment, c'est un AI qui a posté ça.

J: Puis tu sais quand tu parles de faire du contenu comme ça, authentique, on le sait que ça demande de faire des productions vidéo tout ça. Être là, ça demande de l'énergie, du temps qu'il faut dégager dans notre horaire.

MJ: C'est là où est ce que je pense qu'utiliser les outils au bon endroit pour dégager du temps, pour faire du contenu plus authentique, plus près de toi. Oui, parce que quel excellent outil pour dire donne moi huit idées pour un contenu par rapport à ça et puis lui il t'amène à 70% puis après ça tu closes le gap avec vraiment ton talent. Par exemple, tu décides de créer un événement en présence mais aussi d'envoyer des cartons d'invitation papier. Tu sais que là, whoops, tu viens de te distinguer, tu sais juste ça, c'est une idée très simple, c'est juste une expression de ça.

E: Mais pour revenir à ton point, j'ai comme l'impression aussi qu'il va avoir des outils. Bien, il y en a déjà, mais peut-être que les Outlook de ce monde vont être dotés d'outils pour détecter ces communications-là desquelles on va être inondé.

J: Marie-Josée quand on s'est parlé la première fois, tu m'as dit que même chez CASACOM déjà, vous aviez changé un peu votre offre de service. Vous aviez intégré l'accompagnement de vos clients dans leurs premiers essais avec l'intelligence artificielle, est-ce que tu veux nous expliquer un petit peu la formule? T’as parlé de la genèse?

MJ: Ça s'appelle AI Edge ou Avantage IA. C'est un service effectivement d'accompagnement et on fait ça auprès de nos clients, mais avec des partenaires comme HalfSerious, comme aussi des avocats, entre autres, avec Lavery, on a travaillé fort avec eux.

On fait des formations auprès des équipes vraiment, qu'est ce que ça veut dire pour eux? Quel genre d’IA? Qu'est ce qu'ils peuvent apprendre avec ça? Qu'est ce qu'ils peuvent utiliser? Donc on a fait plusieurs formations chez nos clients, mais on fait aussi des plans d'intégration. On regarde où on peut utiliser l’IA. Comment, avec quelle équipe et qu'est ce qu'on a besoin comme partenaires à ce moment là, pour travailler avec eux.

Puis on va regarder aussi tout ce qui est politique et tout ce qui est question d'éthique, résistance, gestion de changement. Puis c’est le fun.

J: Qu'est ce que tu remarques chez les entreprises, les PME versus les grandes entreprises? La rapidité d'intégration de l’IA.

M-J: Nous, avec ce programme là, on est plus avec des entreprises moyennes, je te dirais, fait que je pourrais pas développer mais c'est une bonne question. Ça avance pas aussi vite que je croirais. Je suis assez surprise de voir à quel point on est beaucoup plus en avance.

E: C’est tellement un bon point, on est tellement dedans qu'on pense que tout le monde est là-dessus. Le nombre de fois où dans un souper ou quelque chose comme ça, je vais en parler.

Ah non, il faudrait que je teste ça ChatGPT, puis j’étais comme voyons dont, j'étais sûr que tout le monde avait embarqué là-dedans. Mais c'est vrai que oui, c'est étrange.

M-J: C'est comme si les gens sont en attente, en attente de quoi? C’est là. Ils sont prudents. Donc je pense qu'il y a vraiment, et moi ce que j'ai remarqué beaucoup c’est justement, la grande entreprise tend à être très très très prudente avant de s’avancer, c’est pour ça qu’elle est pas là. Oui, ce qui est intéressant pour la PME, je pense qu'il y a comme justement un petit AI Edge.

E: Mais avec raison pour la grande entreprise en passant, parce que pendant longtemps on comprenait pas trop les channels par lesquels cette information passait. Est-ce que c'est safe, où est ce que j'envoie cette information-là? Et aussi le coût.

Tu sais en ce moment ChatGPT charge par token. Puis man, c'est quoi un token? C’est à peu près tant de lettres, mais ça dépend. Donc quand tu décides d'intégrer ça dans ton logiciel puis que tu le sais pas trop combien ça va te coûter. Mais une chance que quand ChatGPT, en fait OpenAI a fait son dernier update, il a dit bon, il y a un petit peu plus de token maintenant, puis des token qui ont diminué de prix de quatre fois. Donc j'espère que ça va être ça la tendance et que ça ne va pas aller dans l'autre direction. Ça me fait un peu penser, quand pendant longtemps, t'avais mettons Google Drive, tu recevais un mail de Google qui disait hey votre plan a changé.. Puis tu disais, bon, ça c'est comme quand ta banque a dit on améliore nos services, tu sais, ça fait qu'on vous augmente vos prix. Mais eux autres, c'est le contraire, c'est de dire bon ben avant tu avais 25 gig pour, je sais pas moi, 5$ par mois. Maintenant tu as 100 gigs pour 2,25. La loi de More s'applique à peu près à ce genre de choses là. Ça va aller dans la bonne direction. Mais c'est vrai que pour une compagnie, une grande entreprise qui dit on déploie ça à tous nos employés, puis tu le sais, le coût peut être énorme.

M-J: Mais l’autre chose, l'évolution des nouvelles. Nous, on a une veille, là, c'est fou tout ce qui se passe dans le monde du AI. Donc moi, si je suis à la tête d'une très, très grande entreprise, puis je vois ça. J'ai comme l’envie de dire on va attendre que ça se calme, on va attendre que les grands, grands, grands, très safes de ce monde nous amènent avec des programmes qui vont nous sécuriser et qui vont répondre à nos besoins. Et puis j'ai même vu des grandes entreprises commencer par des équipes, faire des projets pilotes, puis commencer, puis tester les eaux.

Des fois, ça peut être ça. C'est d'un peu un peu reproduire la dynamique d'une petite entreprise à l'intérieur, dans une grande, ça peut être très intéressant. C'est parce qu'il faut qu'il y ait de l'innovation et je suis sûre qu'ils en font. Mais justement, dans des petits cercles.

J: J'ai le goût de vous demander en terminant s'il y a un élément sur l'IA. Mais là, on ouvre un peu la discussion. Un take-away, un outil que vous voulez partager aux gens qui ont peut-être pas encore essayé, une opinion, quelque chose que vous aimeriez partager avec les gens qui nous écoutent.

E: Mais je peux commencer, mais en fait, je pense qu'il y a il y a une dynamique socio économique qu'on ne peut pas ignorer, qui est que la courbe démographique, t’sais plus ça s'en va, moins il y a de monde qui vont être sur le marché du travail et plus les organisations vont devoir être productifs avec les gens qu’ils ont. T’sais, le labor shortage, ça c'est permanent, ça va jamais finir. Puis disons le, les nouvelles générations sont pas aussi game de mettre 60 heures par semaine pour livrer ce qu’il y a à livrer.

J: Game ou fous.

E: Ouais, ça fait que je vais faire le Gen X désabusé. Le fait que ces facteurs là font en sorte que l'intelligence artificielle va devoir absolument stepper in pour faire en sorte que, ben au lieu de faire la job des employés, faire en sorte que les employés peuvent passer le plus de temps possible dans cette zone, là où l’human ingenuity, la créativité, le personne à personne, c'est d'être capable de se concentrer là et de faire en sorte que le clérical, le mundane, le programmatique, soit confiée à l'intelligence artificielle, mais d'une façon qui est vraiment très bien blendée entre les humains puis l'intelligence artificielle. Fait que le facteur, la courbe démographique fait en sorte qu'on n'a pas le choix de devenir vraiment bon à leverager l’IA dans les organisations pour des points de vue, de productivité.

M-J: Moi j'aimerais peut-être souligner un point que Éric m'a fait réaliser récemment, c'est que quand vient le temps d'améliorer la productivité d'une équipe, c'est une chose. Si tu es une équipe de moins de 2000 employés, fie-toi à tes outils SAAS auxquels tu as accès. Quand on pense à Office 365, Monday, HubSpot, etc., ok concentre-toi là dessus. Va chercher le maximum de ces outils là. Mais si tu veux vraiment comme transformer l'expérience client, là ça vaut la peine d'investir, là c'est autre chose. Mais productivité là, gardes-toi une petite gêne. Fait que ça dépend de la nature, de l'objectif de ton projet.

Puis l'autre chose que j'aimerais ajouter, c'est que je ne peux pas m'imaginer dans un monde où l'intelligence artificielle est vraiment présente. Puis c'est incessable, si c'est pas là déjà, dans lequel on facturerait à l'heure. Moi, ça fait un petit bout de temps qu'on facture plus à l’heure chez CASACOM. Comme, c’est exceptionnellement quand c'est vraiment exigé. Autrement on ne facture pas à l'heure et on se concentre sur la valeur qu'on apporte au client. J'ai vraiment de la difficulté à imaginer comment je pourrais aujourd'hui facturer à l’heure.

J: J'ai le goût de te demander. Pour terminer, je sais qu'on ne peut pas dévoiler tous les secrets aujourd'hui, mais est-ce que tu peux nous donner un petit teaser de ce qui s'en vient chez CASACOM dans les prochains on va dire mois? Justement en termes de transformation, puis en termes d’IA. Que t'as le droit de nous dire.

M-J: On est toujours en réflexion, mais c'est sûr que nous, on veut améliorer l'expérience client toujours. Puis je pense que l'intelligence artificielle a des atouts insoupçonnés dont on va profiter.

J: Notre question crunchy, j'allais l'oublier. Est-ce que l’IA va voler nos jobs?

E: Ben nous non, non, pas nous autres. Il y a quelqu'un l'autre jour qui m'a dit mais tu savais que personne n'est irremplaçable. Je suis pas d'accord.

J: Oui, quand c'est ta business, c’est un peu plus dur.

C'est sûr que ça va transformer, nos jobs. Je pense que l'humain, puis l'expertise, puis l’expérience va tout le temps être là.

E: Moi je pense que ça va dégager du temps pour qu’on soit encore plus ensemble.

M-J: Mets-en, moi c'est surtout pour une business comme CASACOM. Faire en sorte que le monde arrête de passer du temps dans de la paperasse, beaucoup moins de temps dans de la rédaction. Tellement de choses cléricales, de fouiller pour trouver des documents, envoyer de documents au client. Toutes ces affaires là, ça va être éliminé. Puis après ça, les gens sont dans leur genius zone. C'est là qu'on aimerait aller, fait que ça, ça veut dire quoi? C’est que t’engages plus le même genre de monde, là, c'est sûr, c'est sûr et certain. Ça change le recrutement complètement.

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L’épisode est disponible en vidéo sur YouTube et audio sur Spotify.

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